Remusicaliser le monde 24 – PHOTOSYNTHÉTISER COMME DES ARBRES

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Photosynthétiser comme des arbres, c’est se nourrir du Soleil et donner de l’Oxygène, de l’Essentiel, de la Vie à l’Humanité. C’est transformer ce qui est pollué (CO2…) en oxygénant les vies et en contribuant à la pérennité du Monde…* 

* Pour rappel, la photosynthèse c’est quand les feuilles se servent du Soleil pour transformer l’eau et le CO2 en Oxygène. De plus, en captant une partie de la pollution, les forêts (des puits de carbone) contribuent à diminuer la quantité de CO2 atmosphérique, et en conséquence, le réchauffement de la planète.

Lorsqu’on s’y attarde, les arbres nous émerveillent de générosités et d’ingéniosités pour assurer la suite du monde. Que tombent sans fin des milliards et des milliards de feuilles sur nous. Surtout, soyons et photosynthétisons comme des arbres ! 

DES ARBRES ET DES OMBRESombres-portees-b2b2b45d-679e-4134-8580-e6be09a10dab

L’ombre va avec l’arbre. Pour oxygéner le monde comme un arbre, connaître son ombre me semble important. Le psychiatre suisse Carl Jung a beaucoup réfléchi et écrit sur le concept de part d’ombre. L’ombre est cette part de nous-mêmes que nous nous refusons consciemment ou non à voir en nous. Pourtant l’ombre va avec l’arbre, reflète quelque chose de l’arbre. L’ombre peut être pour celui qui s’y intéresse, une source importante de développement personnel. Dans cette part d’ombre peut se trouver une créativité, un talent, un trait de caractère, des possibilités, une nature à mettre en avant; une part de nous qu’on a jamais vu ou qu’on ne s’autorise pas jusqu’à présent… Dans l’ombre se trouve aussi parfois des besoins ou des fragilités qu’on n’osent reconnaître, comprendre, regarder… Après tout, c’est le Soleil et nous ensemble qui créent la nature de l’ombre. Alors, aimer, intégrer, regarder (…) sa part d’ombre peut être une source importante d’équilibre pour les êtres divisés que nous sommes. Au cours de notre vie, cette zone ignorée reçoit parfois les dépôts de nos blessures, de nos refoulements, de ce que nous avons raté, dépôts qui alimentent notre amertume. Dans sa part d’ombre, il me semble intéressant de distinguer « ce qui est mal » (feuilles mortes, sacs de plastiques…), de ce qui est primitif, aveugle, potentialités et besoins en nous.

Voici un conte traditionnel malgache, nommé L’arbre de l’humanité, qui nous enseigne l’importance de s’intéresser à la part d’ombre pour trouver équilibres et solutions. La part d’ombre est symbolisée ici non par l’ombrage de l’arbre mais par certaines de ses branches.

L’arbre trônait dans la plaine aride, non loin du village, depuis des temps immémoriaux. On disait qu’il était aussi vieux que la Terre. Tous cherchaient auprès de lui un remède à leur mal. Mais personne ne goûtait jamais à ses fruits magnifiques. Pourquoi? Parce qu’on disait que la moitié d’entre eux étaient empoisonnés. Le tronc massif se séparait en deux grosses branches dont l’une portait la vie, l’autre la mort. Mais on ne savait laquelle.

baobab-fruit-in-tree-w-hand-2Une année, un été chaud assécha la terre et un hiver glacial gela les graines déjà rabougries. La famine envahit bientôt le village. Miracle : l’arbre demeura imperturbable. Aucun de ses fruits n’avait péri. Les villageois affamés se dirent qu’il leur fallait choisir entre le risque de tomber foudroyés s’ils goûtaient aux merveilles dorées, et la certitude de mourir de faim s’ils n’y goûtaient pas. Sous la branche de droite un homme cueillit un fruit, ferma les yeux, le croqua et… survécut. Alors tous les villageois l’imitèrent et se ruèrent sur les fruits sains de la branche droite. Repus, ils considérèrent la branche gauche avec dégoût d’abord, puis haine. Ils décidèrent de se venger en la coupant au ras du tronc. En quelques jours, l’arbre amputé de sa moitié gauche noircit, se racornit et mourut sur pied, ainsi que ses fruits. Debout devant l’arbre desséché, un enfant réfléchit : comment se fait-il qu’avant même le premier fruit mangé, la nuit d’avant, affamé, il avait croqué dans un fruit de la branche gauche et qu’il vivait toujours ! 

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Connaître sa part d’ombre pour vivre sa vie en vérité et dans son plein potentiel en même temps que chercher en profondeur à connaître et à encourager l’Autre dans son entièreté (l’arbre et son ombre); me semblent indispensables à l’oxygénation de nos vies, des autres et du monde.

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 Fil rouge : photosynthétiser comme des arbres

  • Remusicaliser le monde (Martin Ferron) : l’ombre ou croître comme des arbres
  • Une chanson guinéenne pour la forêt
  • La Dominique, île verte
  • Des maisons pour les arbres au Vietnam

Martin Ferron : Textes, Animation, Musiques et Réalisation
Erika Leclerc-Marceau : Animation

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