Remusicaliser le monde 17 – SE DÉCONNECTER POUR MIEUX CONNECTER

Le numérique a tellement envahi nos vies qu’il ne serait peut-être pas exagéré de parler de cyber-dépendance à l’échelle collective.  Face aux malaises causés par une connexion permanente, de plus en plus de restos, cafés et hôtels proposent un territoire libre d’écrans, de téléphones portables, de wifi et autres objets de l’ère numérique ! Si certains spas et hôtels offrent maintenant des cures de désintoxication digitale où l’on apprend à revivre sans son portable, plusieurs restos, cafés et lieux sociaux ont fait une croix sur le sans-fil pour améliorer leur atmosphère.

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Ainsi, par exemple, un populaire salon de thé situé au centre-ville de Montréal (Québec) a bloqué le réseau sans fil il y a de cela déjà plus de 5 ans. L’un des initiateurs du lieu explique que les ordinateurs ouverts et les gens branchés sur leurs écouteurs changeaient complètement l’ambiance de la place. « On a voulu remettre l’accent sur le moment présent de l’expérience de la dégustation de thé. » L’absence de sans fils a rendu le lieu paisible, feutré et les gens y discutent à voix basse. Avec les années, les clients se sont habitués à cette tranquillité. Elle fait désormais partie de la réputation de la maison. Les gens viennent dans cette bulle protégée de l’agitation du centre-ville pour prendre une vraie pause, mais aussi pour échanger et vivre une expérience réelle.

Un hôtel spa de la région de Vichy en France aurait été parmi les premiers à offrir dans ce pays une offre touristique alliant sevrage technologique, ambiance zen, coaching psycho comportemental et activité physique. L’idée est de se déconnecter et d’apprendre à mieux réguler l’usage de ses joujoux numériques, mais aussi de ralentir et de revenir à l’essentiel.

Autre exemple de formule « mains libres »; celle d’un bar spectacle, lui aussi situé àyo Montréal. À l’accueil, les appareils sont rangés dans une pochette et placés en sécurité. Les lieux sont déstabilisants et la soirée « sans téléphone » l’est encore plus pour certains visiteurs. Il n’est pas rare qu’au bout de 20 minutes, quelques-uns d’entre eux demandent à récupérer leur téléphone parce qu’ils ne se sentent pas bien. Aux dires de l’initiateur du lieu, « ici, c’est une expérience collective plutôt qu’individuelle. Tu sens que le monde a décroché et que les personnes vivent pour de vrai. Notre projet représente la résistance. Et c’est totalement assumé. »

Bientôt l’heure de l’homo-déconexus, de l’humain véritablement en lien, avec l’autre, avec la Terre et avec soi-même ?

Première diffusion de ce texte : 

Fil rouge : Sciences, Technologies et Sagesses, trouver le bon équilibre (au-delà des intérêts économiques)…

  • Remusicaliser le monde : Se déconnecter pour mieux connecter (par Martin Ferron)
  • En musique, Kantala : Ambaibarala (remix Martin Ferron)
  • Amiante du Québec, l’histoire d’un scandale
  • Un film sur la victoire d’un village polonais contre le gaz de schiste (La malédiction du gaz de schiste de Lech Kowalski, adapté pour Microphone francophone)

Martin Ferron : Textes, Animation, Musiques et Réalisation
Erika Leclerc-Marceau : Animation


  Ensemble, Sciences, Technologies et Sagesses peuvent contribuer au bien commun et à la vie bonne. Leurs dérives s’expliquent souvent par les tours d’ivoire de chacun et par les intérêts égocentrés d’ordre idéologique, économique, social ou politique. Devant les enjeux actuels, nous ne pouvons faire l’économie ni d’une meilleure utilisation des trésors de sagesses de l’humanité, ni de l’apport des différentes sciences, ni de la créativité de chacun. Assurément, il y a urgence à mieux travailler en commun, de façon complémentaire, respectueuse et équilibrée Martin Ferron

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